Oyez, Oyez, braves gens!
Approchez d'un pas alerte, tendez ce qui vous sert d’oreille, afin d"avoir le privilège d'ouïr la fabuleuse et incroyable histoire mémorable du brave et hardi chevalier d' Alambicque, Comte des terres du Nord, vainqueur glorieux de moult sanglantes batailles du passé contre les impies, flanqué comme à l'accoutumé de son éminence grise, homme des bases besognes, soumis à sa cause, Jacquouille la Fripouille.
Sa seigneurie et son sbire sont mandatés par son altesse le Prince, en personne, venir en ces contrées hostiles du Pantinois, au secours de Dame Cunégonde à la chevelure chatoyante, afin de pourfendre la fourbe révolte de ces gueux par quelques maléfices sournois dont il est le maîstre, acheter quelques laquais prêt pour quelques flatteries ou pour peu de deniers tel des judas, trahir leurs complices.
Grande jouissance de pendre quelques serfs rebelles au gibet pour l"exemple, mais certains le font déjà d'eux-mêmes!
Le manant n'est plus ce qu"il était !
Et ces manières de faire déplaisent de plus en plus fort dans le royaume par ces temps nouveaux de proches élections qui courent et font mauvaises figures aux yeux de chastes et pudidondes pucelles et damoiseaux non dégourgandés.
Menacer de jeter quelques croquants croupir aux fond de cachots et autres culs de basses fosses s'ils ne font point pression sur le céhache-essété afin qu'ils signent leur rédition est plus séant, plus courtois, plus chevaleresque aux yeux de la bonne société aveuglée par ces soi-disant humaniste.
De les estourbir même dans un guet-apens, en contrepartie de leur misérables semblants de vies que leur seigneur et maître a bien voulu leur laisser jusque là et de quelques fausses promesses comme à son accoutumé, dont les sots se délectent, voilà la bonne manière de pratiquer, vaint dieu!
Faire entendre de fausses rumeurs dans les autres comtés lointains déjà soumis à son joug impitoyable, ainsi qu'aux banquets de pleutres ambassadeurs, parlementaires et parle-menteurs, afin d'attiser la jalousie, la calomnie et autre bassesse humaine dont il joue à perfection.
Mais quel grande honte, s"il en a jamais eu dans sa vie de mercenaire, de revenir la queue basse, l'épée en berne, la moumoute défaite, devant l'outrecuidance incongru de ces vilains et se présenter à la cour du Prince, fort courroucé, annonçait ce revers.
Que nenni, notre homme dont la vie d'autrui importe moins que sa bourse pleine, semblable sur ce point à ces pairs, ne s"avoue jamais vaincu, et muni d'une missive de la propre main du Prince, a fourbi un autre machination diabolique dont il a le secret ...
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