jeudi 14 octobre 2010

Chantier sensible chez Teleperformance


12/10/2010 | 10:58
Place de Cotation : NYSE Euronext Paris


Métiers : Centres d’appels : prestations de télémarketing et de télé-services


Marché, Positionnement : N°1 mondial


Forces : Situation financière saine, développement à l’international


Faiblesses : Conjoncture globale moins favorable


Raisons de la Recommandation :


Manifestement la société traverse une phase plus difficile depuis quelques semestres ; après avoir clôturé une année 2009 sur un recul prononcé du résultat d’exploitation et du bénéfice net, dont une perte pour sa filiale française, le début de 2010 a été marqué par une conjoncture toujours difficile en Europe, bien sûr en France, mais aussi en Allemagne et en Italie. De nombreux contrats ont été perdus, désormais traités en interne par certains gros clients ; l’importance des effectifs dans ce métier conditionne la rentabilité de l’ensemble, et malgré sa position de numéro un mondial obtenue à la suite d’acquisitions, il est évident que la rémunération de 110 000 collaborateurs représente des coûts fixes difficiles à maîtriser, surtout en période de ralentissement de l’économie.


C’est donc tout naturellement que le management a mis en place une stratégie de réduction des sites en France, avec un deuxième plan social prévu alors que le premier avait sérieusement dégradé le climat social dans l’entreprise, au point qu’il a été contesté devant la justice. Dans l’été, les pouvoirs publics se sont inquiétés de cette nouvelle initiative et ont envisagé d’adopter des mesures de rétorsion envers les entreprises qui délocaliseraient trop massivement leurs centres d’appel ; une surtaxe des appels provenant de sites implantés à l’étranger avait même été avancée. Etant donné que les charges en France représentent autour de 70 % du chiffre d’affaires, l’on comprend que la tentation soit grande de délocaliser un grand nombre de collaborateurs. Mais c’est un chantier politiquement très sensible, sans compter que les centres d’appel ne bénéficient pas d’une très bonne réputation auprès de l’opinion publique, en termes de conditions de travail notamment, bien que celles-ci aient été très souvent fortement améliorées.


Le premier semestre porte évidemment les traces de ces difficultés, avec encore un déficit en France qui double, de 9 à 18 m€, un résultat opérationnel qui revient de 72 à 62,7 m€, et un résultat net qui s’établit à 41 m€ contre 52,5 en 2009. Pour le reste de l’exercice la direction se veut évidemment très prudente, étant donné que le chiffre d’affaires du premier semestre était déjà en repli de 2,6 % à périmètre et change comparables. Elle poursuit toutefois sa croissance externe, puisque cet été elle a fait l’acquisition de deux entreprises, l’une aux Etats-Unis, US Solutions Group, et l’autre au Royaume Uni, beCogent. Les perspectives de développement dans les pays anglo-saxons et hispaniques sont les plus favorables pour le groupe, mais cette politique met un peu plus l’accent sur ses problèmes nationaux. Néanmoins, et même si la deuxième moitié de l’année devrait bénéficier d’une amélioration par rapport à celle de 2009, l’exercice entier sera difficile, il ne devrait pas enregistrer de croissance organique, et le résultat final être proche de celui de l’an dernier.


Objectifs de cours:


Notre hypothèse d’appréciation du cours émise en juillet 2009 s’est partiellement réalisée, sans toutefois atteindre notre objectif de 28 €. Depuis, le cours est retombé dans une sorte de léthargie vers 21 €, niveau autour duquel il évolue depuis début 2009, sans qu’une franche tendance ne se soit dessinée, et pour cause. Logiquement, le bénéfice par action 2009 n’a pas été à la hauteur des attentes, la reprise escomptée au deuxième semestre n’a pas eu lieu, ce qui avait d’ailleurs été annoncé en novembre par le management et déçu le marché ; celui estimé pour cette année est attendu pratiquement inchangé, alors que pour 2011 une appréciation est escomptée par le consensus, mais encore faudra-t-il qu’elle se matérialise.


Au-delà des chiffres, le contexte dans lequel évolue la société appelle à beaucoup de prudence, tant qu’un accord ne sera pas trouvé avec les pouvoirs publics et les syndicats, ce qui risque de prendre du temps. Devant cet aspect sensible, nous conseillons de rester à l’écart de la valeur, même si au cours actuel elle dispose sans doute d’un potentiel d’appréciation à plus long terme.


Marc Bouche
source : http://www.zonebourse.com/

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